Après vous, cher voisin…

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Les relations de bon voisinage, c’est important.

Surtout avec ses voisins ! 🙂

Là où ça devient compliqué, c’est quand on n’est pas voisins.

Ou pas encore. Ou pas tout à fait. Ou jamais peut-être ?

Et qu’on laisse le choix au quasi voisin de voisiner.

Ou qu’on lui laisse accroire qu’il pourrait avoir le pouvoir de cooptation (ou pas).

En le consultant ou via une concertation.

Gentils voisins… à conditions qu’ils aiment les promoteurs ? 🙂

Vous croyez que c’est permis ? (de construire…)

 

C’est la dernière méthode à la mode. Consulter et concerter.

Pas donner un concert, hein, ni se prendre pour un consul.

Démarche beaucoup plus modeste, presque CRO modeste ? 🙂

Aller voir les voisins et expliquer pour se faire désirer.

Hum… modestement ?

Dis moi qui tu aimes et je te dirai qui tu hais !

Savoir qui on hait ? On a déjà du mal à savoir qui on est…

Et en plus, avant de commencer la réunion, vous ne les détestez pas les voisins !

C’est ça qui est bien avec les relations humaines ; la rapidité et la vitalité des liens sociaux qui se tissent parfois en un regard. 🙂

Ou une parole. Malheureuse. 😉

Mais commençons par le commencement. La nouvelle mode.

Non, ce n’est pas le string léopard.

Ni le total look Marilyn.

Ni même la posture de premier communiant.

Non, la nouvelle mode, c’est de demander au promoteur de se substituer à la puissance publique.

Oups, pas tout à fait comme ça ! Je me suis laissé déborder par un fantasme régalien… 😉

Donc, voilà le promoteur en mission évangéliste.

La position du missionnaire… tu parles d’un cadeau ! 🙂

Le père missionnaire, c’est bien celui qui demande la permission ?

Et pourquoi on devrait faire comme ça, hein, quand on a le droit pour soi ?

Enfin, en principe… 😉

Mais quel intérêt ?

Du point de vue des collectivités, demander au promoteur d’aller voir les voisins en amont du dépôt du permis de construire, ça présente plein d’avantages.

On fait monter le professionnel en première ligne (même quand il a un physique de demi portion 🙂 ).

On peut ensuite dire qu’on n’a pas mis le quartier devant le fait accompli.

Et on permet aux riverains de vider leur sac (version pessimiste) ou d’exprimer leurs attentes (version optimiste).

Ca permet plus tard de dire qu’on a pris en compte une partie des revendications ou de se défausser en se dissociant de ce vilain promoteur qui n’a pas voulu obtempérer mais qui a quand même des droits (d’urbanisme ?).

Bref, l’idée c’est de déminer ou d’apaiser et – en tout cas – de mettre hors de cause la collectivité.

Surtout en période pré électorale ou électorale… 🙂

Et quel risque, en pratique ?

Le principal risque, c’est – à travers une réunion très en amont – de cristalliser les mécontentements et de priver le développement du projet d’une ambiance plus sereine.

Car les récriminations ou critiques sont souvent plus virulentes en meute qu’en tête à tête… Ah, bon, vous croyez ? 😉

Ceci pouvant conduire à une levée de boucliers alors même qu‘un permis banal normalement instruit et accordé n’aurait pas soulevé de remous particuliers et aurait fait valoir les droits républicains  du demandeur de ce permis.

Ainsi que la logique de développement durable et d’intensification urbaine afin de sauvegarder les espaces agricoles hors emprise urbaine existante. Oui !!! 🙂

Dont on nous rebat tellement, et à juste titre, les oreilles sur le plan théorique.

Quant à la pratique… 🙁

Et CRO, il en pense quoi ?

Sur le principe, les deux approches peuvent se défendre.

Mais le problème, c’est quand les voisins sont à l’attaque. 😉

Et puis zut, on a tellement d’autres choses à faire qu’à singer les missionnaires…

Imaginez un peu le bazar d’un dialogue aussi déséquilibré :

Promoteur : bonjour mesdames et messieurs, nous sommes là pour vous présenter et parler avec vous des premières ébauches de notre projet « Les tours Terelles » .

Un riverain : ouais, les pigeons, plutôt, mais attention, on n’est pas des colombes de la paix ici !

Promoteur : glups… (ça commence bien 🙂 ) Il s’agit d’envisager la réalisation harmonieuse et respectueuse de son environnement d’un ensemble modeste d’une trentaine d’appartements de qualité et…

Un autre riverain : quoi ! 30 logements ! Mais vous nous prenez pour une mégalopole ou quoi ?

Promoteur : ben, dans une agglo de plus d’un million d’habitants et en première couronne urbaine, 30 logements, c’est une toute petite chose.

Encore un riverain : mais bien sûr ! Et combien d’étages votre gratte-ciel ?

Promoteur : ça va de R-1 à R+2.

Un riverain : hein ? C’est quoi ce truc ? On vous parle du nombre d’étages !

Promoteur : heu, un parking en sous-sol, un rez-de-chaussée et deux étages au-dessus. Avec ascenseur bien sûr, pour le confort des familles et des séniors.

Autre riverain : ouais et bien moi, je suis sénior et j’habite la maison à côté du projet. Et le confort du sénior, c’est de ne pas avoir d’immeuble à côté !

Promoteur : oui, certes, mais il faut penser aux autres, aux jeunes qui veulent s’installer, à vos enfants et à ceux de vos voisins, de vos amis, au rapprochement parents – enfants, au…

Le plus excité des riverains : oui, ça va, ça va, on sait bien que vous avez toute une théorie pour justifier votre activité, mais nous là, soit vous enlevez 1 ou 2 étages, soit on ne veut rien du tout. On était bien tranquilles, on n’a rien demandé et on était là avant vous !

Promoteur : euh, mais, si on enlève 1 ou 2 niveaux, il ne va rien rester et le propriétaire n’aura aucun intérêt à vendre. Et on va à l’inverse de la logique de développement durable !

Le même riverain : mais tant mieux s’il ne veut plus vous vendre, vous irez développer votre râble ailleurs ! Et c’est très bien ! On vous dit qu’on était là avant vous !

Promoteur : hum, oui, mais votre maison a l’air d’avoir au grand maximum une dizaine d’années ; il n’y avait personne ici avant vous, dans le voisinage ?

Toujours le même : si, il y avait M. Espingot avec ses lapins et ses salades.

Promoteur : et M. Espingot, il a accepté que vous vous installiez ?

Encore le même : oui, mais oh là, je vous vois venir ! Je ne suis pas promoteur, moi ! Et c’était une simple maison !

Promoteur : mais il vous a accueilli sans chichis, M. Espingot…
Ainsi va la vie, monsieur. Voyez comme je suis à votre écoute en contemplant votre parcours. Chacun sa tour, oups, non, chacun son tour ( 😉 ) !
Chronologiquement et affectivement, je vous le dis en toute amitié « après vous, cher voisin ! » 🙂 .

…. Bien sûr, c’est un dialogue imaginaire.

Mais quand même… Aller interviewer des indiens dans leur réserve, et leur demander s’ils aiment les cow-boys… 😉

Faut au moins être reporter, sinon Tintin !

Ou avoir un reCROrter authentique parmi ses ancêtres ?

Pour consulter ou pour mener l’enquête ? 🙂

Mais en quête de quoi, au fait ?

Tintin CRO
Mais en quête de l’impossible, auquel nul n’est tenu !

Ah… mais faire du reporting positif ou un reportage, ce n’est pas impossible, ça.
Ca ne signifie pas forcément reporter ou annuler un projet ? 😉
Si ? 🙁

Pour en revenir à ce dialogue fictif, bien sûr il contient un gros fonds de vérité et de choses déjà vécues ou rapportées par des confrères promoteurs.

Bien sûr aussi, les gens sont généreux et intelligents en général et très majoritairement bas de plafond et égoïstes en particulier. Or, le constat partagé est que l’intérêt général ne commence qu’après leur intérêt très particulier.

Bien sûr toujours, on n’est jamais à 100 % de réactions identiques, mais ce type de démarche de consultation obligatoire en amont du permis contribue plus souvent à déstabiliser le porteur de projet qu’à renforcer son droit républicain à faire dans le respect des règles et d’une intelligence de projet raisonnable (prenant aussi en compte l’environnement).

Sauf quand la mairie affirme dès le départ que – sur le principe – elle défend le droit d’exister du projet et qu’il se fera.
Et que l’objectif de la concertation est d’envisager ses modalités ou des adaptations périphériques ne remettant pas en cause son existence même.

Ca arrive, mais ce n’est pas tous les jours.
Surtout en période de sensibilité électorale prononcée…
Bien sûr ! 😉

Bah, le principal, c’est que tout le monde soit sincère, pas vrai ?
Et ça, personne n’en doute. 🙂
Bien sûr ? 😉

 

Allez, à vous la parole cette semaine ! (on va dire que CRO vous consulte 😉 )
Et chassez vos doutes ! 🙂

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